L’audience a repris à 14h05 avec l’intervention par visioconférence de l’expert français Guillaume MONIQUE, mandaté par la famille de l’ex-haut fonctionnaire disparu pour analyser les prélèvements effectués sur le corps retrouvé à Womey. Selon lui, les analyses anatomiques, tissulaires et sanguines révèlent un taux de correspondance de 99,99 % avec les proches d’Urbain Pierre DANGNIVO, confirmant ainsi son identité. Il a précisé que lorsqu’un résultat atteint 99 %, l’identification est possible, tandis qu’un taux inférieur à 1 % rend cette identification impossible. La partie civile a demandé des précisions sur certains termes techniques, tandis que le ministère public s’est dit satisfait des conclusions de l’expert.
L’audience a ensuite été marquée par l’interrogatoire du contrôleur général Enock Laourou, dont les déclarations ont suscité de nombreux échanges. Interrogé par les avocats de la défense, il a expliqué avoir entendu des bruits suspects à environ 450 mètres de son bureau, malgré la présence d’immeubles et d’un environnement sonore perturbé. À son arrivée sur les lieux, il a constaté qu’un gendarme blessé, ayant reçu des balles à la jambe, était déjà pris en charge par la foule et que la situation était sous contrôle. Le président de la cour a soulevé des interrogations sur les pratiques de transfèrement des gardés à vue, notamment dans les cas impliquant d’anciens militaires. Enock Laourou a répondu que la rigueur dans ces procédures dépendait de chaque agent et qu’il ne pouvait juger les décisions de ses collègues.
L’audience a connu un moment de tension avec les déclarations de Donatien Amoussou, qui accuse Enock Laourou de l’avoir installé à l’arrière d’un véhicule avant de le livrer à des militaires. Ces derniers l’auraient violemment frappé après qu’Enock Laourou leur aurait lancé : « Vous êtes pitoyables ». En réponse aux questions sur la traçabilité de ses interventions, Laourou a admis ne pas avoir systématiquement rédigé de fiches, tout en affirmant avoir rendu compte oralement à sa hiérarchie. Lorsqu’on lui a demandé qui était son chef direct, il a répondu : « Mon chef, c’est le président de la République. »
L’affaire Dangnivo, qui continue de déchaîner les passions, connaît ainsi une avancée majeure avec l’identification quasi certaine du corps retrouvé à Womey. L’audience se poursuit avec d’autres auditions et interrogatoires susceptibles d’apporter un éclairage supplémentaire sur cette affaire aux multiples zones d’ombre.