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Au Sommet national de la jeunesse béninoise, Adrien Houngbédji revient sur la Conférence nationale de 1990 et dénonce l’exclusion politique : appel à la libération des détenus, au retour des exilés et à la révision du code électoral

Au deuxième jour du Sommet national de la jeunesse béninoise, les échanges ont porté sur le thème : « L’histoire politique du Bénin, 35 ans après la Conférence des forces vives de la Nation : quel regard de 1990 à ce jour ? ». Ce moment de réflexion collective a servi de tribune à Maître Adrien Houngbédji, figure emblématique de la transition démocratique béninoise, pour lancer un appel fort à la restauration des fondements démocratiques du pays.

L’ancien président de l’Assemblée nationale et acteur central de la Conférence nationale de février 1990, a partagé avec la jeunesse son expérience personnelle marquée par quinze années d’exil politique, dues à son engagement contre le régime militaire d’alors. Il a souligné que ce type d’épreuve ne devrait plus exister dans un État qui se réclame démocratique.

« Aujourd’hui encore, certains compatriotes vivent l’exil politique ou croupissent en prison pour leurs opinions. Le Bénin ne peut pas avancer dans ces conditions. »

Maître Houngbédji a fermement plaidé pour la libération immédiate et sans condition des détenus politiques, ainsi que pour le retour sécurisé des exilés politiques. Selon lui, aucune cohésion nationale durable ne peut être construite sur l’exclusion et la peur. Il a mis en garde contre les fractures sociales que ces situations créent au sein de la société béninoise.

L’une de ses critiques les plus virulentes a été dirigée contre le code électoral en vigueur, qu’il qualifie de « verrou législatif » soigneusement pensé pour écarter l’opposition politique. Pour l’ancien président de l’Assemblée nationale, cette situation fausse le jeu démocratique et mine le pluralisme politique :

« La démocratie, ce n’est pas éliminer ses adversaires en changeant les règles du jeu. Ce n’est pas choisir qui peut concourir et qui doit rester sur la touche. La démocratie, c’est permettre à toutes les forces politiques de participer librement à la compétition électorale. »

Dans une critique à peine voilée de l’évolution politique depuis 2016, Maître Houngbédji a dressé un contraste clair entre les premières années du renouveau démocratique et la situation actuelle. Il a rappelé qu’il avait présidé la première législature pluraliste de 1991 à 1995, composée de 67 députés aux profils divers, sans les blocages institutionnels observés aujourd’hui.

« J’ai présidé l’Assemblée nationale sous plusieurs présidents de la République, et nous avons toujours trouvé les voies du consensus et du respect mutuel. Mais depuis 2016, les choses ont pris une autre tournure… je n’en dirai pas davantage. »

L’ancien ministre et leader politique a conclu son intervention par un appel direct à la jeunesse béninoise, l’invitant à prendre la mesure de son rôle dans la sauvegarde des acquis démocratiques de 1990. Il a insisté sur la nécessité d’une jeunesse vigilante, instruite politiquement et engagée pour défendre les libertés, les droits humains et l’inclusion politique.

Son discours a été accueilli par une salve d’applaudissements, tant il résonnait avec les aspirations de nombreux jeunes présents, inquiets de voir les idéaux de la Conférence nationale s’éroder progressivement.

Auteur

Firmin SOWANOU

Firmin SOWANOU

Directeur de Publication KAFOWEB

7 commentaires

  1. AÏHONNOU Désiré

    Répondre
    15 avril 2025 at 15h15

    Il n’est jamais tard de bien faire.
    Quelques années d’égarement politique, mais la sagesse a pris le pas sur la déconfiture programmée des partis politiques par la rupture.
    Dieu n’est pas contre le pécheur qui se répand mais le péché.
    Me Houngbedji est descendu de son piédestal en fracassant la rupture.
    Bravo et force à vous, Me.

  2. FARZ MAMAH MOUPHTAHOU

    Répondre
    15 avril 2025 at 15h20

    Pure vérité accouchée , par maître Adrien Houngbédji . Mais au jour d’aujourd’hui la vérité est une pillule très amère difficile à avaler par l’être humain en général. Même dans nos familles, quand tu es véridique, on te cherche D’AUSSITÔT une solution . Ainsi va la vérité ❗ Talon a eu de mauvais conseillers . De surcroît aujourd’hui ces mêmes qui ont faire construire ces prisons , se retrouvent dans ces dernières. Car ils ont aussi envoyé plein de gens durant leurs gouvernance auprès de Talon . Sur ce je souhaite que la paix et grâce divines pour mon pays le Bénin🇧🇯, et son peuple. Et que l’amour sincère pour ce dernier et son peuple domine nos cœurs et consciences ❗🇧🇯🇧🇯🇧🇯🇧🇯🇧🇯🙏🇧🇯🇧🇯🇧🇯🇧🇯🇧🇯

    • Maurice Obey

      Répondre
      15 avril 2025 at 17h40

      Moi a tan que enfants du Bénin
      Vous no dirigent du Bénin fait tout vo possible pour que le pays la paix et la réconciliation.merci

  3. FARA MAMAH MOUPHTAHOU

    Répondre
    15 avril 2025 at 15h21

    Pure vérité accouchée , par maître Adrien Houngbédji . Mais au jour d’aujourd’hui la vérité est une pillule très amère difficile à avaler par l’être humain en général. Même dans nos familles, quand tu es véridique, on te cherche D’AUSSITÔT une solution . Ainsi va la vérité ❗ Talon a eu de mauvais conseillers . De surcroît aujourd’hui ces mêmes qui ont faire construire ces prisons , se retrouvent dans ces dernières. Car ils ont aussi envoyé plein de gens durant leurs gouvernance auprès de Talon . Sur ce je souhaite que la paix et grâce divines pour mon pays le Bénin🇧🇯, et son peuple. Et que l’amour sincère pour ce dernier et son peuple domine nos cœurs et consciences ❗🇧🇯🇧🇯🇧🇯🇧🇯🇧🇯🙏🇧🇯🇧🇯🇧🇯🇧🇯🇧🇯

  4. SATOGNON

    Répondre
    15 avril 2025 at 15h46

    Nous voulons la paix dans la république à travers une élection inclusive, transparente et crédible. Ouvrez le jeu politique à tout le monde.

  5. Jacob hospice AFOUDA

    Répondre
    15 avril 2025 at 16h43

    Toujours égal à lui même mais mal compris par le peuple de par sa position. Voilà qu’il vient dézinguer une fois de plus la rupture. Vivement que cela ne tombe dans l’oreille d’un sourd. Puisque, après avoir surgi, ils sont maintenant à la fin de leur agissement ( tueries, détournement, vote de lois célérates…) et s’apprêtent à disparaitre ; ce que nous n’allons pas accepté. Ils doivent connaître aussi les supplices de Missérété.

  6. Maurice Obey

    Répondre
    15 avril 2025 at 17h48

    Vous les politiciens vous vous connaissez bien après sais nous les pauvres qui prend les cour ont vous en supplie réconcilier vous et fait un dans le pays surtout côté socialiste ça va pas ont n’ai.

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