Le Capitaine Ibrahim Traoré a signé un décret accordant une “grâce amnistiante” à 21 militaires burkinabè condamnés pour leur implication dans le coup d’État manqué de septembre 2015. Cette mesure s’inscrit dans le cadre d’une loi adoptée fin décembre 2024 par l’Assemblée législative de transition et appliquée officiellement le 24 mars 2025.
Un décret en faveur des anciens du Régiment de sécurité présidentielle
Par cette décision, plusieurs officiers et sous-officiers de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP) sont désormais libres. Ce corps d’élite, fidèle à l’ancien président Blaise Compaoré, avait tenté de renverser le gouvernement de transition dirigé à l’époque par Michel Kafando.
Selon le décret officiel, la grâce s’étend aussi aux sanctions disciplinaires imposées aux militaires concernés. Parmi les bénéficiaires figurent plusieurs officiers notables, dont :
- Le capitaine Oussène Zoumbri, ex-officier d’intervention du RSP.
- Le lieutenant Relwindé Compaoré, distingué à quatre reprises pour ses missions au Mali.
- Les lieutenants Gorgo Ghislain et Abdoul Kadri Dianda.
- Le sergent-chef Adama Diallo, également cité parmi les graciés.
Réintégration sous conditions strictes
Avec cette grâce présidentielle, les 21 militaires concernés vont être réintégrés au sein des forces armées burkinabè. Toutefois, le décret précise clairement que cette réintégration ne leur donne droit ni à une reconstitution de carrière ni au versement d’indemnités rétroactives.
Un processus législatif amorcé en 2024
La mesure trouve son origine dans un projet de loi adopté par le gouvernement en décembre 2024. Ce texte prévoyait une amnistie et des conditions spécifiques pour bénéficier de la grâce. Approuvé par l’Assemblée législative de transition le 30 décembre, il concernait une soixantaine de militaires condamnés pour “atteinte à la sûreté de l’État”.
Ce cadre légal a offert aux intéressés la possibilité de formuler une demande de grâce amnistiante, débouchant aujourd’hui sur la libération de 21 d’entre eux.
Cette décision s’inscrit dans une volonté d’apaisement politique et de restructuration des forces armées au Burkina Faso, alors que le pays fait face à d’importants défis sécuritaires.