Code électoral au Bénin : la réponse prudente du gouvernement face aux critiques de l’opposition
Face à la pression de l’opposition et d’une partie de la société civile, qui réclament une relecture du Code électoral amendé en mars 2024, le porte-parole du gouvernement béninois, Wilfried Léandre Houngbédji, s’est exprimé brièvement lors d’une conférence de presse à Cotonou fin octobre 2024.
« Nous avons entendu », a-t-il déclaré, sans indiquer si le gouvernement répondrait favorablement à cette requête.
L’opposition, avec en tête le parti Les Démocrates de l’ex-président Boni Yayi, estime que la réforme du Code électoral comporte des dispositions risquées pour la stabilité politique, notamment le relèvement du seuil d’éligibilité des partis à 20 % par circonscription, une exigence jugée discriminatoire.
Selon eux, ce seuil pourrait exclure certaines formations de l’Assemblée nationale, même si elles obtiennent une part importante des voix au niveau national.Pour le gouvernement, cependant, cette disposition vise à encourager l’émergence de partis plus influents et solides au Bénin, préparant un paysage politique structuré d’ici les élections de 2026. Houngbédji avait déjà argumenté en mars 2024 que cette réforme ne favorisait aucun camp, rappelant que lors des législatives de 2023, aucun parti n’avait atteint ce seuil, démontrant selon lui que la loi est neutre.
L’Église catholique, en soutien à l’opposition, a elle aussi exprimé des réserves, organisant en avril 2024 un colloque appelant à une relecture consensuelle du Code électoral pour garantir des élections inclusives et pacifiques.
La société civile et l’opposition continuent ainsi de plaider pour une nouvelle relecture de cette loi électorale, estimant que seule une modification pourrait garantir une véritable représentativité et éviter des tensions lors des prochaines élections générales.