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Désignation du candidat de la mouvance présidentielle : Et si Talon procédait à une primaire interne pour éviter les frustrations à venir ?

talon

La politique béninoise est à un tournant décisif. Alors que le président Patrice Talon arrive en fin de mandat, la question de sa succession devient un enjeu majeur pour l’avenir du pays et la stabilité de sa mouvance politique. Dans un contexte où les ambitions personnelles et les rivalités internes peuvent facilement créer des divisions, la désignation du candidat qui portera les couleurs de la mouvance présidentielle doit être gérée avec une grande prudence. Et si la solution résidait dans l’organisation d’une primaire interne ? Une analyse approfondie s’impose.

Le contexte politique au Bénin : un terrain miné

Le Bénin, souvent cité en exemple pour sa démocratie en Afrique de l’Ouest, traverse une période politique sensible. Le président Patrice Talon, arrivé au pouvoir en 2016, a impulsé des réformes ambitieuses mais aussi controversées, notamment dans le domaine électoral et judiciaire. À l’approche de la fin de son second mandat, la question de sa succession est au cœur des débats.

La mouvance présidentielle, qui regroupe plusieurs partis et personnalités politiques soutenant Talon, doit désormais se préparer à désigner un candidat capable de maintenir l’unité et de poursuivre les projets engagés. Cependant, cette désignation n’est pas sans risques. Les ambitions personnelles, les rivalités et les frustrations pourraient fragiliser cette coalition si la méthode de sélection n’est pas transparente et inclusive.

Pourquoi une primaire interne pourrait être la solution ?

L’organisation d’une primaire interne au sein de la mouvance présidentielle pourrait être une solution pour éviter les divisions et les frustrations. Voici pourquoi :

1. Légitimité et transparence

Une primaire permettrait de désigner un candidat de manière démocratique et transparente. Chaque prétendant aurait l’opportunité de présenter son projet et ses idées, ce qui renforcerait la légitimité du candidat final.

2. Éviter les frustrations

En excluant certains candidats sur la base de choix unilatéraux, Talon risquerait de créer des frustrations au sein de sa mouvance. Une primaire offrirait un cadre équitable où chaque ambition serait prise en compte, réduisant ainsi les risques de défections ou de divisions.

3. Renforcer l’unité

Un processus inclusif et participatif renforcerait l’unité de la mouvance présidentielle. Les partisans et les militants se sentiraient davantage impliqués dans le choix du candidat, ce qui favoriserait une mobilisation collective lors des élections.

Le cas de Joseph Djogbénou : un exemple révélateur

Prenons l’exemple de Joseph Djogbénou, président du parti UPR (Union Progressiste le Renouveau) et figure emblématique de la mouvance présidentielle. Djogbénou, ancien président de la Cour constitutionnelle, est un acteur clé de la politique béninoise. Il incarne une certaine stabilité et jouit d’une influence considérable.

Cependant, si Talon décidait de l’écarter sans processus transparent, cela pourrait créer des tensions. Djogbénou, qui pourrait nourrir des ambitions présidentielles, représenterait une force politique importante. Son exclusion sur la base d’un simple choix unilatéral risquerait de diviser la mouvance et de pousser ses partisans à se distancier. C’est juste un exemple nous donnons.

Une primaire interne permettrait à Djogbénou, comme à d’autres prétendants, de se mesurer loyalement et de respecter le choix final, même s’il ne leur est pas favorable. Cela éviterait les accusations de favoritisme et renforcerait la cohésion au sein de la coalition.

Les risques d’une désignation unilatérale

Si Talon opte pour une désignation unilatérale, sans consultation large, les risques sont multiples :

  1. Division de la mouvance : Les exclus du processus pourraient se sentir lésés et chercher à créer des dissidences.
  2. Perte de crédibilité : Une désignation non transparente pourrait être perçue comme un manque de démocratie, ce qui affaiblirait la légitimité du candidat choisi.
  3. Affaiblissement électoral : Une mouvance divisée serait moins efficace pour mobiliser les électeurs et faire face à l’opposition.

Comment organiser une primaire réussie ?

Pour qu’une primaire interne soit efficace, elle doit respecter certains principes :

  1. Transparence : Les règles du jeu doivent être claires et connues de tous les participants.
  2. Inclusivité : Tous les prétendants sérieux doivent avoir la possibilité de participer.
  3. Neutralité : Le processus doit être supervisé par des instances neutres pour garantir son impartialité.
  4. Dialogue : Des débats publics entre les candidats permettraient de clarifier les projets et de renforcer la démocratie interne.

La solution : une primaire pour l’unité et l’avenir

La désignation du candidat de la mouvance présidentielle est un moment crucial pour l’avenir politique du Bénin. Pour éviter les frustrations et les divisions, Patrice Talon aurait tout intérêt à opter pour une primaire interne. Cette méthode démocratique et inclusive permettrait de désigner un candidat légitime, capable de rassembler et de mobiliser.

Auteur

Firmin SOWANOU

Firmin SOWANOU

Directeur de Publication KAFOWEB

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