Depuis quelque temps, certaines voix s’élèvent pour évoquer une possible candidature du président Patrice Talon en 2026, en s’appuyant sur une interprétation contestable de la révision constitutionnelle de 2019. Ces spéculations, bien que relayées par certains analystes, méritent d’être éclairées sous un prisme fondamental : celui de la volonté du peuple béninois et du respect des principes démocratiques.
Le peuple béninois réclame une alternance
La démocratie béninoise repose sur des règles claires, encadrées par la Constitution, et le peuple est attaché au respect strict de ces principes. Il n’est nullement question de forcer une réinterprétation des textes pour justifier une candidature qui irait à l’encontre de l’esprit même de notre système institutionnel.
Une Constitution claire sur la limitation des mandats
“Le Président de la République est élu au suffrage universel direct, pour un mandat de cinq ans, renouvelable une seule fois.
En aucun cas, nul ne peut, de sa vie, exercer plus de deux mandats de Président de la République.”
— Article 42 (nouveau) de la Constitution du Bénin
Cet article de la Constitution béninoise révisée stipule sans ambiguïté que le président de la République est élu pour un mandat de cinq ans, renouvelable une seule fois. Il n’y a donc aucune équivoque possible sur la question d’un éventuel troisième mandat. La révision de 2019 n’a jamais eu pour objectif de remettre en cause cette disposition fondamentale.
Le respect des institutions : une exigence démocratique
Le Bénin s’est toujours illustré comme un modèle démocratique en Afrique de l’Ouest, grâce au respect des institutions et des principes républicains. Ce qui est attendu de tout dirigeant, quel que soit son parcours ou son bilan, c’est une fidélité aux engagements pris devant la nation. En 2016, Patrice Talon avait lui-même déclaré son opposition à toute idée de prolongation de mandat. Cet engagement doit être maintenu sans ambiguïté, sans tentative de justification fondée sur des arguments juridiques discutables.
Ce que veut le peuple béninois
Le véritable souhait du peuple béninois n’est pas la reconduction d’un président au-delà des limites constitutionnelles, mais plutôt le renforcement des acquis démocratiques, la consolidation des institutions et l’alternance politique. La démocratie béninoise ne peut se résumer à une personnalisation du pouvoir. Elle doit continuer à s’appuyer sur des principes de transparence, de justice et de respect des règles établies.
Le débat sur une éventuelle candidature de Patrice Talon en 2026 ne doit pas être alimenté par des interprétations juridiques biaisées. Ce qui est essentiel, c’est le respect de la Constitution et de la volonté populaire. Le peuple béninois a toujours prôné une démocratie forte et des institutions respectées.
Le véritable enjeu pour 2026 n’est pas de savoir si un président en exercice peut se représenter en jouant sur des subtilités juridiques, mais de garantir que l’État de droit demeure la pierre angulaire de notre démocratie.
Un commentaire
Boniface HOSSOU
Le nœud demeure toujours
Un troisième mandat indirect s’affiche à l’horizon
Exemple : nouveau code électoral