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Violences Basées sur le Genre au Bénin : un fléau persistant, des sanctions sévères pour les auteurs

Les violences basées sur le genre (VBG) demeurent un fléau majeur au Bénin, affectant principalement les femmes et les filles, qui en portent les séquelles pendant longtemps. Malgré les efforts conjoints du gouvernement béninois et des organisations de la société civile pour lutter contre ce phénomène, les statistiques restent préoccupantes. Selon les données de l’Observatoire de la femme, de la famille et de l’enfant (Offe), entre janvier 2020 et septembre 2023, un total de 94 001 cas de VBG ont été enregistrés, dont 86,17% de femmes et de filles victimes. Les chiffres rapportés par le Système intégré des données relatives à la famille, la femme et l’enfant-Nouvelle Génération (Sidoffe-NG) révèlent que, malgré la sensibilisation et les interventions, le nombre de victimes reste élevé.

Les formes de violences basées sur le genre

Les violences basées sur le genre prennent plusieurs formes. Parmi les plus courantes, on distingue :

  1. Les violences physiques :

Il s’agit de tout acte entraînant des dommages corporels, allant des coups aux blessures graves, infligés à la victime par l’usage de la force physique ou d’objets.

  1. Les violences psychologiques :

Ces violences se manifestent par des humiliations, des menaces répétées, et des comportements qui ont pour effet de dégrader l’état mental de la victime, altérant ainsi ses droits et sa dignité.

  1. Les violences sexuelles: Elles comprennent des actes allant du viol aux agressions sexuelles, en passant par la prostitution forcée, la stérilisation forcée, et toute atteinte à la liberté et à l’intégrité physique et sexuelle de la victime.
  2. Les violences économiques :

Ce type de violence consiste à priver la victime des moyens nécessaires à son épanouissement financier ou à la contrôler économiquement, entravant son indépendance et son autonomie.

  1. Les violences patrimoniales : Elles impliquent la destruction, le vol ou le détournement de biens personnels ou communs de la victime, affectant sa survie et ses droits patrimoniaux.

Le profil des auteurs de violences basées sur le genre

Les auteurs de violences basées sur le genre peuvent être des conjoints, des enfants, des parents, des éducateurs, des collègues, ou encore des employeurs. Les auteurs varient selon la forme de la violence, mais il est évident que ce sont souvent des proches ou des personnes en position de pouvoir sur la victime.

Les sanctions pour les auteurs de violences basées sur le genre

Le Bénin a mis en place un cadre législatif rigoureux pour lutter contre les violences basées sur le genre. Plusieurs lois ont été adoptées pour punir les auteurs et protéger les victimes.

  1. Sanctions pour violences physiques et morales

Les auteurs de violences physiques et morales sont passibles de 1 à 5 ans de prison, accompagnés d’amendes variant de 100 000 à 1 000 000 FCFA.

  1. Sanctions pour violences sexuelles

Les infractions les plus graves, telles que le viol et les agressions sexuelles, entraînent des peines de 10 à 20 ans de réclusion criminelle, avec possibilité de réclusion à perpétuité en cas de circonstances aggravantes. La prostitution forcée et la stérilisation forcée sont punies de 1 à 5 ans de prison, et d’une amende allant de 1 000 000 à 10 000 000 FCFA.

  1. Sanctions pour mutilations génitales féminines

Les mutilations génitales féminines sont passibles de peines de 5 à 10 ans de prison, avec des amendes allant de 1 000 000 à 2 000 000 FCFA.

  1. Sanctions pour violences économiques et patrimoniales

Les auteurs de violences économiques et patrimoniales risquent des peines de 6 mois à 3 ans de prison, accompagnées d’amendes de 50 000 à 500 000 FCFA.

  1. Sanctions pour mariages forcés et précoces

Le mariage forcé et précoce est puni de 10 à 20 ans de réclusion criminelle et d’amendes de 500 000 à 2 000 000 FCFA.

  1. Sanctions pour harcèlement sexuel
    Le harcèlement sexuel est passible d’une amende de 100 000 à 1 000 000 FCFA et d’une peine de1 à 2 ans de prison.

Le cadre légal béninois impose ainsi des sanctions sévères à l’encontre des auteurs de violences basées sur le genre, qu’elles soient physiques, sexuelles, économiques, patrimoniales ou psychologiques. En cas de non-respect, des peines d’emprisonnement et des amendes considérables sont prévues pour dissuader de tels actes.

Un engagement pour la protection des victimes

Le Bénin, à travers ses lois, cherche à éradiquer les violences basées sur le genre en imposant des peines strictes aux auteurs. Toutefois, la sensibilisation, la prévention et l’application rigoureuse des sanctions sont essentielles pour réduire ce phénomène dévastateur et garantir une meilleure protection des droits des femmes et des filles. Les efforts doivent se poursuivre pour que la lutte contre les VBG devienne une priorité nationale.

Auteur

Firmin SOWANOU

Firmin SOWANOU

Directeur de Publication KAFOWEB

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