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Procès d’olivier Boko et d’oswald Homeky : le procureur de la CRIET réagit fermement face aux manœuvres de la défense

Le procès opposant le Ministère public à Olivier Boko, Oswald Homeky et quatre autres coaccusés dans l’affaire dite “Complot contre l’autorité de l’État” s’est ouvert ce mardi 21 janvier 2025 devant la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET). Ce procès, marqué par des accusations graves telles que complot contre la sûreté de l’État, corruption d’agent public national, faux et usage de faux, a rapidement pris une tournure inattendue avec le retrait des avocats de la défense.

Un différend sur la composition de la juridiction

Dès le début de l’audience, les avocats de la défense ont contesté la composition de la chambre criminelle, estimant qu’elle ne respectait pas les dispositions de l’article 254 du code de procédure pénale. Selon eux, cette disposition exige une composition de cinq magistrats, alors que la CRIET a siégé avec trois juges, conformément à la loi spéciale de 2020 régissant cette juridiction.

Le procureur spécial, Mario Mètonou, a rappelé que cette loi spéciale, plus récente, prévaut sur la loi générale de 2012, réduisant le nombre de magistrats à trois pour toutes les audiences correctionnelles et criminelles devant la CRIET. Cette pratique est en vigueur depuis cinq ans, rendant la contestation infondée sur le plan légal.

La déconstitution des avocats : une manœuvre stratégique ?

Après la jonction de leur contestation au fond, les avocats ont demandé la récusation du juge-président, invoquant des doutes sur son impartialité. À la reprise de l’audience, ils ont annoncé leur déconstitution avec l’accord explicite des accusés.

Selon le parquet, cette stratégie viserait à entraver le déroulement du procès, éviter les débats de fond et discréditer la justice. Mario Mètonou a souligné que les allégations de violations des droits de la défense ne sont pas étayées par les faits.

La justice face aux tentatives de diversion

Le procureur a également rappelé que la procédure a été validée à plusieurs reprises par les plus hautes juridictions du pays. La Cour constitutionnelle et la Cour suprême ont rejeté respectivement les recours et les pourvois de la défense, confirmant ainsi la régularité des actes de procédure.

Mario Mètonou a fermement affirmé que la justice ne se laissera pas détourner de sa mission par des pressions ou des chantages. Il a appelé au respect des lois et règles qui encadrent le procès, insistant sur le fait que toute violation éventuelle peut être sanctionnée dans le cadre des voies de recours légales.

Un procès sous haute tension

L’affaire “Complot contre l’autorité de l’État” met une fois de plus en lumière les tensions qui entourent les procès à caractère politique au Bénin. Si la défense adopte une stratégie de confrontation, la CRIET, de son côté, entend maintenir le cap sur l’application des lois pour garantir une justice équitable. Le dénouement de ce procès sera scruté de près, tant par les observateurs nationaux qu’internationaux.

Auteur

Firmin SOWANOU

Firmin SOWANOU

Directeur de publication KAFOWEB !

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