À la veille du procès très attendu d’Olivier Boko et d’Oswald Homéky, prévu pour le 21 janvier 2025 devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) à Cotonou, les avocats de la défense montent au créneau. Ils dénoncent des irrégularités procédurales qu’ils jugent graves, compromettant selon eux le droit à un procès équitable.
Des vices dans la procédure
Me Ayodélé Ahounou, avocat d’Olivier Boko, a pointé plusieurs anomalies dans le déroulement de l’instruction. Parmi les griefs soulevés, la transmission non conforme des dossiers à la défense. Selon lui, les documents remis aux avocats diffèrent de ceux détenus par les magistrats, une situation qui limite les moyens de défense des accusés. Il a également dénoncé l’absence d’invitation formelle à tous les avocats de la défense, une violation claire des garanties procédurales.
Autre point d’achoppement, le refus des magistrats de transmettre une exception d’inconstitutionnalité à la Cour constitutionnelle, une démarche pourtant prévue par le code de procédure pénale. Me Ahounou qualifie ce procès d’« expéditif » et doute de son impartialité.
Un verdict déjà écrit ?
Me Paul Kato Atita, autre avocat de la défense, a ajouté sa voix aux critiques en affirmant que les conditions actuelles du procès laissent peu de place à l’espoir. « On veut un procès rapide, voire expéditif. Dans ces conditions, il est difficile de croire que nous aurons droit à une justice équitable. Le verdict semble déjà écrit », a-t-il déploré.
Il a également mis en lumière la proximité entre Olivier Boko et le président Patrice Talon, s’interrogeant sur les motivations réelles des accusations. Selon Me Atita, la situation exige que le chef de l’État soit entendu dans cette affaire, tant en sa qualité de personne physique que d’institution.