La surpopulation carcérale au Bénin constitue depuis plusieurs années une véritable source de préoccupation. Avec environ 20 000 détenus pour une capacité d’accueil initialement prévue pour 7 000 personnes, les prisons et maisons d’arrêt du pays sont dans un état de surcharge extrême, entraînant des conditions de vie inacceptables pour les détenus. Le 22 septembre 2024, Wilfried Léandre Houngbédji, porte-parole du gouvernement béninois, s’est exprimé sur ce problème et a rassuré quant aux mesures prises pour y remédier.
Une situation alarmante
Les chiffres officiels, révélés le 9 septembre 2024 par le directeur de l’Agence pénitentiaire du Bénin, mettent en lumière l’ampleur de la crise : les établissements pénitentiaires hébergent près de trois fois plus de détenus que leur capacité maximale. Cette surpopulation crée des conditions de détention extrêmement difficiles. À la maison d’arrêt de Cotonou, le régisseur rapporte que, faute d’espace, les prisonniers doivent dormir à tour de rôle. « Les détenus se relaient toutes les deux heures pour permettre à chacun de se reposer un peu. Cela se poursuit jusqu’à l’aube », a-t-il décrit dans un entretien avec Crystal News. En plus de cette promiscuité insoutenable, d’autres problèmes sont signalés : manque d’aération, accès limité aux soins médicaux et déplacement difficile vers les centres de santé.
Des actions gouvernementales pour faire face
Face à cette situation critique, les autorités béninoises n’ont pas tardé à réagir. Lors de son intervention sur Peace FM, Wilfried Léandre Houngbédji a rappelé que le gouvernement est bien conscient de la gravité du problème. Plusieurs initiatives ont été lancées pour améliorer les conditions de détention, à commencer par la construction de nouvelles infrastructures pénitentiaires. « En Conseil des ministres, il a été décidé de construire de nouvelles prisons modernes et de rénover celles déjà existantes pour lutter contre la surpopulation carcérale », a affirmé le porte-parole.
En effet, lors de la session du Conseil des ministres du 24 juillet 2024, le gouvernement a annoncé un projet de réhabilitation et d’extension de cinq maisons d’arrêt. Ces travaux visent non seulement à résoudre le problème de surpopulation, mais aussi à améliorer les conditions de vie des détenus, en leur garantissant une plus grande dignité. Ces mesures montrent la volonté du gouvernement de prendre en main cette crise humanitaire.
La surpopulation carcérale au Bénin est un défi de taille qui affecte gravement la qualité de vie des détenus. Bien que les conditions dans les prisons soient très préoccupantes, des efforts concrets sont en cours pour améliorer la situation. Reste à savoir si ces mesures suffiront à long terme pour apporter des solutions durables à ce problème endémique.