Le Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité Publique (MISP) a publié une déclaration officielle détaillant les différentes étapes du processus de reconnaissance du parti politique “Le Libéral” (LLB). Si la procédure a finalement abouti à la délivrance d’un récépissé provisoire, elle a été marquée par de nombreux retours pour non-conformité, une série de corrections, et plus récemment, par de graves allégations de corruption impliquant deux cadres du Ministère.
- Dépôt initial du dossier
Le 2 août 2024, les membres fondateurs du parti politique Le Libéral (LLB) ont déposé leur dossier de déclaration administrative. Ce dossier a été enregistré sous le numéro 5544.
- Examen et première notification d’insuffisances
Conformément à la loi n°2018-23 du 17 septembre 2018, modifiée par la loi n°2019-41 du 15 novembre 2019 portant charte des partis politiques, le dossier a été examiné par les services compétents. Le 26 septembre 2024, les responsables du parti ont été informés des insuffisances, détaillées dans un document de 65 pages.
- Dépôt d’un dossier corrigé et nouvelle étude
Un dossier dit “corrigé” a été déposé le 25 octobre 2024, et enregistré sous le numéro 7603. Toutefois, une nouvelle étude menée par le ministère a révélé d’autres insuffisances, notifiées le 20 décembre 2024 dans un document de 10 pages.
- Demande d’explication et rencontre avec le Ministère
Suite à ces retours répétés, les mandataires du parti ont sollicité une rencontre pour mieux cerner les attentes de l’administration. Cette réunion s’est tenue le 4 février 2025, à la suite de leur demande du 23 décembre 2024. Le ministère a alors insisté sur la nécessité d’organiser un congrès constitutif en vue de l’adoption des textes fondamentaux du parti, comme exigé par la loi.
- Dépôt d’un nouveau dossier corrigé
Un nouveau dossier “corrigé” a été déposé le 6 janvier 2025 et enregistré sous le numéro 0121 du 7 janvier 2025.
- Dernière notification d’insuffisances
Le 19 février 2025, une dernière notification faisant état de nouvelles insuffisances (cette fois sur une seule page) a été transmise aux responsables du parti.
- Assemblée générale constitutive et dépôt de la version finale
Le 5 avril 2025, une assemblée générale constitutive du parti a été tenue à Abomey-Calavi, conformément aux recommandations du ministère. À l’issue de cette rencontre, la version finale du dossier a été déposée le 14 avril 2025.
- Délivrance du récépissé provisoire
Le 28 avril 2025, le ministère a délivré au parti “Le Libéral” un récépissé provisoire, enregistré sous le numéro 2025/079/MISP/DC/SGM/DPPAE/SPP/SA du 25 avril 2025. Cette délivrance confirme que le dossier ne souffre plus d’aucune insuffisance.
- Enregistrement officiel et révélation d’un scandale
Le 7 mai 2025, les responsables du parti ont adressé au ministère deux exemplaires du Journal officiel portant publication du récépissé provisoire. C’est à ce stade que le Ministre de l’Intérieur a été informé, de sources fiables, de faits présumés de corruption impliquant deux cadres de son département.
- Allégations précises de corruption
Selon les informations reçues, un cadre de la Direction des Affaires Intérieures et des Cultes aurait proposé aux responsables du parti une facilitation du processus d’approbation du dossier, en échange d’une somme d’argent. L’offre aurait été acceptée par le responsable du parti.
Ce premier agent aurait ensuite impliqué un collègue de la Direction des Partis Politiques et des Affaires Électorales, auquel il aurait promis une part de la somme perçue. Des sommes importantes auraient effectivement été versées dans le cadre de cette transaction.
- Mesures disciplinaires et judiciaires
Face à la gravité des faits, le Ministre de l’Intérieur a instruit la Direction Générale de la Police Républicaine d’interpeller les personnes concernées, et a saisi la Brigade Économique et Financière pour mener l’enquête.
En parallèle, les deux cadres mis en cause ont été immédiatement suspendus de leurs fonctions administratives, sans préjudice des poursuites judiciaires qui pourraient suivre selon les résultats de l’enquête.
Cette affaire marque une volonté affichée du ministère de lutter contre l’impunité, même au sein de ses propres rangs.