ladimir Poutine, président russe en exercice, s’apprête à se rendre en Mongolie pour la première fois depuis qu’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) a été émis contre lui. Cette visite suscite des attentes particulières, notamment de la part de Kiev, qui appelle à l’exécution du mandat d’arrêt. Ce voyage met en lumière les tensions entre la Russie, la CPI et la communauté internationale.
Première visite en terre de la CPI
Le Kremlin a annoncé que Vladimir Poutine, visé par un mandat d’arrêt de la CPI pour des soupçons de crimes de guerre, effectuera sa première visite dans un pays signataire du traité de Rome établissant la CPI. La Mongolie, signataire depuis 2000 et ratificatrice depuis 2002, est l’un des pays où la CPI a juridiction. La visite du président russe à Oulan-Bator est prévue pour mardi prochain, où il participera aux célébrations du 85e anniversaire de la bataille de Khalkhin Gol.
Les appels à l’arrestation
Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a demandé à la Mongolie de « exécuter le mandat d’arrêt international obligatoire et de transférer Vladimir Poutine à la CPI de La Haye ». La CPI a émis le mandat d’arrêt contre Poutine l’an dernier, l’accusant de crimes de guerre liés à la déportation illégale d’enfants ukrainiens vers la Russie, ce que le Kremlin dément.
La réaction du Kremlin et les précautions de Poutine
Selon Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, Poutine n’a « pas d’inquiétude » quant à une éventuelle arrestation durant ce voyage. Cette assurance contraste avec les précautions que le président russe a prises pour éviter les pays signataires de la CPI, comme son absence aux sommets des BRICS et du G20 l’année dernière.
Les obligations des États membres et les précédents historiques
Les États membres de la CPI sont formellement tenus de coopérer avec la Cour en exécutant les mandats d’arrêt. Cependant, la CPI ne dispose pas de moyens coercitifs pour forcer un État à remplir ses obligations. Aucun chef d’État en exercice n’a été extradé jusqu’à présent. Omar el-Béchir, ancien président soudanais, reste un exemple notable de leader recherché qui a voyagé dans plusieurs pays signataires sans être arrêté.
Contexte géopolitique et implications
La visite de Poutine en Mongolie pourrait être perçue comme un défi à la justice internationale, avec peu de chances d’arrestation compte tenu des relations géopolitiques de la Mongolie avec la Russie et la Chine. La situation géostratégique de la Mongolie, entre deux grandes puissances, pourrait rendre l’arrestation de Poutine improbable. Par ailleurs, le secrétaire d’État américain Anthony Blinken a récemment qualifié la Mongolie de « partenaire central », bien que les États-Unis ne soient pas membres de la CPI.
La visite de Vladimir Poutine en Mongolie met en lumière les défis et les limites de la justice internationale. Si l’arrestation du président russe semble improbable, ce voyage souligne les tensions continues autour de la CPI et la complexité des relations internationales dans le contexte des accusations de crimes de guerre.